Éclats Satiriques

poésie et musique du 17e siècle

de France et d'Angleterre

 

Interprétation :

Armelle Roux - clavecin

Malo de La Tullaye - texte

RÉSUMÉ

À travers les œuvres satiriques de poètes illustres tels que Nicolas Boileau, Jean de La Bruyère, John Dryden ou Jonathan Swift, le spectacle plonge le public dans les méandres sociaux et politiques qui ont marqué les cultures françaises et anglaises au cours du 17e siècle.

 

Ces poèmes piquants et souvent irrévérencieux sont sublimés par les notes envoûtantes du clavecin, instrument emblématique de l'époque baroque, sur des compositions de Henry Purcell, Louis Couperin ou Johann Jacob Froberger.

Henry Purcell (1659 - 1695)

Nicolas Boileau (1636 - 1711)


NOTE D'INTENTION

L'idée de ce spectacle est partie d'une intuition d'Armelle Roux : combiner répertoire pour clavecin et poésie britanniques du 17e siècle. De fil en aiguille, nos recherches nous ont menés aux poètes satiriques anglais qui n'étaient pas sans nous rappeler certains grands noms français de l'époque, les uns influencés par les autres.

 

Le 17e siècle a été une période marquante en France et en Angleterre, avec des événements historiques majeurs tels que la Fronde en France et la guerre civile anglaise. Les poèmes satiriques de cette époque reflètent souvent les tensions politiques et sociales. À la lecture de ces textes grinçants et jubilatoires, nous avons voulu établir un pont poétique et musical entre les deux rives et donner ainsi à entendre les échos de deux cultures qui se sont nourries l'une l'autre au cours de ce siècle palpitant.

 

Notre attention s'est particulièrement portée sur la musicalité de la langue. Certains textes français sont déclamés selon les codes de l'époque baroque, certains textes anglais sont interprétés dans leur langue originale, certaines partitions sont chantées. Texte et musique s'entrelacent ou se répondent pour une expérience immersive dans l'esprit espiègle et provocateur de la poésie satirique qui a marqué les cultures françaises et anglaises au cours du 17e siècle.

La satire au 17e siècle

La satire a joué un rôle majeur en France et en Angleterre au 17e siècle, reflétant les tensions sociales, politiques et culturelles de l'époque. En France, la poésie satirique était souvent associée à des salons littéraires où les poètes se moquaient des normes sociales et des excès de l'aristocratie. Les poèmes satiriques de Nicolas Boileau, notamment ses Satires, critiquaient les travers de la société et des individus, tout en promouvant des valeurs classiques et morales. En Angleterre, la satire était un moyen efficace pour aborder des sujets politiques sensibles. John Dryde ridiculisait les poètes rivaux et utilisait l'allégorie pour dépeindre les défauts de la cour et de la politique, tandis que Samuel Butler se moquait des puritains et des tensions religieuses de l'époque.

 

Dans les deux pays, la poésie satirique a fonctionné comme un miroir déformant, révélant les absurdités et les contradictions de la société de l'époque, tout en offrant une critique des injustices et des inégalités. Elle a joué un rôle essentiel dans la remise en question des structures de pouvoir et la promotion d'une réflexion critique sur la société. Elle a aussi contribué à façonner la poésie future en favorisant une approche plus audacieuse et provocante dans l'expression des opinions sociales et politiques.

La France et l'Angleterre avaient des liens musicaux forts sous le règne de Louis XIV.  Après la décapitation de son père en 1649, Charles II , cousin germain de Louis XIV, se réfugie en France avant de reprendre son trône en 1660 et d'imposer un style musical marqué par l'exemple français, avec notamment la création de l'Académie Royale de Musique dirigée par le Français Cambert, mais aussi l’ensemble des 24 Violons du Roi.

 

De 1689 à 1701, c'est Jacques II, frère de Charles II, qui se retrouve exilé à Saint-Germain-en-Laye. Les compositeurs anglais de l’époque, poussés à bout par les puritains, reprennent un nouvel élan grâce aux compositions de Lully et des maîtres du clavier français. Durant cette décennie, Blow et Purcell se succèdent comme organistes à Westminster, tandis que Nivers et Lebègue tenaient l'orgue de la Chapelle Royale de Versailles. 

 

Froberger semble avoir aussi exercé plusieurs missions diplomatiques dont celle d’avoir à représenter l’Empereur à Bruxelles le 24 février 1650 pour le mariage de Philippe IV d’Espagne avec Marie-Anne d’Autriche. Entre Bruxelles et Louvain, il est dévalisé par une troupe de soldats, d’où la  composition de sa pièce intime Lamentation sur ce que j’ai été volé. Les péripéties se succèdent. Alors qu’il se rend à Londres il est attaqué par des pirates,  et dans la capitale anglaise, pris par le célèbre spleen britannique, il compose Plainte faite à Londres pour y passer la mélancolie.

 

C'est dans cet esprit que ce récital poétique se situe. Le clavecin et les textes satiriques forment une composition savoureuse et drôle de l’époque, ainsi qu’un moment privilégié pour les amateurs de musique du 17e siècle.


Ainsi Les Fables de Jean de La Fontaine ont-elles été traduites en anglais dès le 17e siècle, influençant la tradition satirique outre-Manche de l'époque.

 

Nicolas Boileau a lui aussi laissé une empreinte profonde en Angleterre ; considéré comme le maître de la satire classique, son traité L'Art poétique a été librement adapté par John Dryden qui en a suivi le cadre et le canevas pour y greffer sa propre critique des auteurs anglais. Boileau, de son côté, a été impressionné par la manière dont Dryden entrelaçait la poésie et la satire politique, un modèle qu'il a adopté.

 

Le poète métaphysique anglais John Donne a été traduit en français par Paul Scarron qui en a adopté le style complexe et métaphysique dans ses propres poèmes satiriques et parodiques, contribuant ainsi à introduire des éléments de la poésie métaphysique en France.

 

L'influence de Jonathan Swift s'est étendue à la France et au-delà. Son œuvre la plus célèbre, "Gulliver's Travels", est une satire acerbe de la société, de la politique et de l'humanité en général. Ses idées ont été étudiées et traduites en français, influençant les écrivains français du 18e siècle dans leurs propres œuvres satiriques.

BIOGRAPHIES

Armelle Roux

 

Fascinée dès son plus jeune âge par toutes les disciplines artistiques, Armelle Roux concrétise ses aspirations en intégrant l’Ecole des Beaux Arts de Versailles où elle suit un enseignement pictural. Parallèlement, elle étudie la musique avec la passion que Serge Petitgirard et Alain Kremski surent lui inculquer.

Elle découvre le clavecin grâce à sa rencontre avec le facteur Ivan de Halleux, et décide alors de se consacrer entièrement à cet instrument ; elle obtient une bourse et suit les cours de Jean-Patrice Brosse à l’École Normale de Musique de Paris et obtient son diplôme de concertiste avec les félicitations du jury.

Elle perfectionne sa technique instrumentale en participant aux cours d’interprétations de Pierre Hantaï, Blandine Verlet, John Whitelaw et Françoise Lengellé. Également passionnée de théâtre, Armelle s’investit en 1997 dans une collaboration avec le comédien metteur-en-scène, Jean-Denis Monory. Partageant tous les deux le même engouement concernant les recherches effectuées par Eugène Green sur la gestuelle et la déclamation baroques, ils créent  Les Folies Françaises, spectacle associant François Couperin et Jean de La Fontaine.

 

Elle poursuivra cette collaboration avec le théâtre, alliant au sein du spectacle vivant, la musique, la danse et la comédie :

- Passionnément Anna Magdalena Bach (spectacle musical)

- Le Paradoxe sur le comédien mise en scène : Antonio Diaz Florian (Théâtre de l’Epée de Bois)

- L’Impromptu de Versailles mise en scène de Antonio Diaz Florian (Théâtre de l’Epée de Bois)

- Le Miroir de Cagliostro, spectacle créé au Festival Baroque de Pontoise avec le magicien Carmelo Cacciato, mise en scène de Vincent Tavernier.

- Les Fables de mon jardin, spectacle musical créé à Auvers-sur-Oise, d’après Georges Duhamel ; musiques de Bach et Bartok . 

 

 

 

Malo de La Tullaye

 

Sorti en 1999 de l’École de l'Acteur Claude Mathieu, Malo joue depuis au théâtre dans des répertoires classiques et contemporains, ainsi que pour la télévision, le cinéma et la radio.

Il poursuit sa recherche sur l’art de l’acteur à travers divers stages dirigés par Philippe Adrien, le Footsbarn Travelling Theater, Vincent Rouche et Anne Cornu (Le Clown, défi d’acteur, défi d’auteur), Gérard Rouzier (Mémoire du corps émotionnel), Benjamin Lazar (Théâtre baroque), Jordan Beswick (Play in English), Frédéric Ferrer (L'art de la conférence).

 

Il intègre en 2011 La Fabrique à Théâtre, compagnie dirigée par le metteur en scène et comédien Jean-Denis Monory qui mène depuis plus de vingt ans un travail de recherche et d’expérimentation en théâtre baroque. Il y joue notamment dans Les Femmes Savantes, Les Fâcheux et Florilège baroque.

Il a joué ces dernières années sous la direction de Benjamin Lazar (Le Dibbouk au Théâtre Gérard Philippe et Heptaméron au Théâtre des Bouffes du Nord), Bérénice Collet (Le Système périodique), et Laurent Colomb (Opéra-langue).

 

Parallèlement à son métier d’acteur, Malo signe des mises en scènes (Ursule FaBulle et Maldoror mis en Rock) et des moyen-métrages (Naufrage film d'animation, La vie rêvée de Jules Lanjean docu-fiction).

Il joue actuellement une conférence burlesque qu'il a écrite : Le Point (ou comment j'ai franchi le mur de Planck)

Son parcours complet est visible sur www.malodelatullaye.com

Dossier de Présentation
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Bussy-Saint-Martin (77)

 

Jeudi 1er février à 20h45 et dimanche 4 février 2024 à 11h


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Parc culturel de Rentilly – Michel Chartier
1, rue de l’étang – 77600 Bussy-Saint-Martin


Gratuit